Comment avoir la garde partagée pour un père ?

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Certaines de vos décisions émotionnelles prises lors d’une rupture conjugale peuvent avoir des conséquences malheureuses pour vous et vos enfants pendant le divorce ou la séparation. De façon préventive, il est important de consulter un avocat en droit de la famille avant de prendre ces décisions afin d’évaluer leur incidence sur vous et les enfants.

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1. Quitter la résidence familiale avec des enfants

Pendant la rupture, les enfants doivent s’assurer par certains points d’ancrage avec leur environnement de vie : leur maison, leur chambre, la proximité de leurs amis et leurs loisirs habituels… C’est pourquoi, lorsque la cohabitation entre conjoints n’est plus possible, le Code civil du Québec permet à la Cour d’ordonner à un des parents de quitter la résidence familiale pour permettre à l’autre de vivre seul avec les enfants. Ce type d’ordonnance est possible si vous êtes marié ou conjoint de fait et même si le titulaire du bail est votre conjoint ou s’il est le seul propriétaire de votre condo ou de votre maison.

Lorsque la cohabitation avec votre conjoint devient impossible, il est donc important d’envisager cette possibilité de demander au tribunal d’ordonner à votre conjoint de vous laisser vivre dans la maison au moins temporairement.

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2. Donner les enfants à l’ex-conjoint… entre-temps

Les tribunaux peuvent supposer que vous avez laissé les enfants à votre ex-conjoint, parce que c’était mieux pour les enfants. En outre, les tribunaux tendent souvent à favoriser la stabilité de la garde et, pour cette raison, ils hésitent à changer un état de fait que les enfants ne semblent pas souffrir. Pour cette raison, il est important, au moment de la panne, d’examiner attentivement les questions de garde afin de négocier un accord dans l’intérêt supérieur des enfants ou, si nécessaire, de saisir le tribunal pour un différend.

3. Faire une entente verbale en matière de garde d’enfants et d’accès

Avec un accord écrit énonçant les droits de garde et les étiquettes claires pour l’exercice des voyages ou l’accès à l’autre parent, il sera plus facile de faire valoir vos droits. En effet, si l’autre partie ne respecte pas sa parole, vous pouvez déposer l’entente écrite auprès du tribunal, demander à un juge de l’endosser et exiger de votre ex-conjoint qu’il le respecte.

Une entente écrite et signée simplifiera grandement la preuve que vous devrez faire devant les tribunaux pour faire respecter vos droits de garde ou de sortie auprès de l’enfant.

4. Agir comme si l’accord de garde d’enfants était versé dans le béton

Les accords de séparation doivent évoluer en fonction des besoins des enfants. Changer les relations pour chaque parent, les nouveaux besoins en matière de soins de l’enfant, la nouvelle disponibilité d’un parent ou un déménagement ne sont que quelques exemples de changements importants qui pourraient être une bonne raison d’aller devant les tribunaux pour modifier les droits de garde ou de visite.

5. Ne prenez pas en compte les souhaits des enfants

Il est clair qu’il appartient aux parents et non aux enfants de décider des droits de garde et de visite et, en l’absence d’accord, la décision d’un tribunal doit être invoquée. En tout cas, l’opinion de l’enfant est souvent prise en compte en fonction de son âge, de sa capacité à s’exprimer, de sa maturité, etc. Ainsi, le désir d’un enfant de 4 ans de rester avec un parent plutôt qu’un autre n’aura pratiquement aucun poids. Mais il sera très difficile pour le tribunal d’aller à l’encontre de la volonté d’un jeune de 17 ans. En général, les tribunaux considèrent qu’au moins les souhaits d’un enfant âgé de 8 à 12 ans doivent être pris en compte et que la les opinions d’un enfant de plus de 12 ans doivent être sérieusement prises en considération.

6. Prenez des décisions importantes pour l’enfant sans consulter votre ex-conjoint

Même après la séparation, les deux parents restent responsables d’accepter de prendre des décisions importantes pour leurs enfants, quel que soit le type de garde qui a été conservé : exclusive ou partagée. Les décisions importantes comprennent les décisions concernant le choix scolaire ou la santé, par exemple la prise de médicaments ou d’interventions chirurgicales. En cas de désaccord, les parents devront se rendre devant les tribunaux pour trancher le différend dans l’intérêt supérieur de l’enfant.

Il convient de noter que les décisions quotidiennes à prendre pour l’enfant pendant une journée normale, comme l’heure du coucher, la façon de s’habiller, la nourriture, les sorties et les activités, sont la seule responsabilité du parent qui s’occupe de l’enfant ce jour-là.

Louis Baribeau, avocat et médiateur de famille