Comment sont taxées les dividendes ?
Avec l’arrivée de l’impôt forfaitaire unique (PFU) ou de l’impôt forfaitaire, il est temps de choisir des choix fiscaux cruciaux pour l’imposition des dividendes et des intérêts 2019. Le régime de l’UPP devrait-il être maintenu ou opter pour l’imposition dans le barème des impôts ?
Il n’est pas toujours facile de déclarer à l’impôt vos revenus et gains financiers reçus en 2018, malgré l’entrée en vigueur de l’impôt forfaitaire. L’année 2019 marque un changement important dans l’imposition des intérêts, des dividendes et des gains en capital puisque le prélèvement unique forfaitaire (UPU) de 30 % sur le revenu en capital s’applique.
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Avant de détailler le régime déclaratif, il convient de fixer certains principes régissant le fonctionnement de l’imposition des revenus sur le prélèvement forfaitaire unique. Un mot d’abord sur l’exercice fiscal blanc et l’annulation résultant de l’impôt sur le revenu récurrent : les revenus couverts par la PFU ne sont pas affectés par l’annulation de l’impôt 2019 sur le revenu non exceptionnel de 2018 dans le cadre de l’exercice blanc. Plus généralement, si l’imposition sur le PFU est maintenant le système d’imposition par défaut, il est possible d’opter pour une autre méthode d’imposition si elle est plus attrayante pour le contribuable au moment du calcul de l’impôt : l’imposition dans le tableau de l’impôt sur le revenu (selon la tranche d’imposition), en conservant l’avantage de l’abattement de 40% sur les dividendes. Ces nouvelles dispositions sont, bien entendu, prises en compte dans la déclaration de revenus.
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Pour opter pour l’imposition progressive des dividendes, cochez la case 2OP « Vous optez pour l’imposition sur l’échelle de tous vos revenus meubles en capital et de vos gains provenant de la cession de titres ». Attention, cocher cette case implique de soumettre tous ses revenus financiers au barème fiscal, ce qui n’est pas systématiquement pertinent. Il est donc essentiel d’effectuer des calculs préliminaires avec l’aide d’un conseiller (fiscaliste, tableau de comp expert, conseil en gestion de patrimoine).
Plan de l'article
DÉCLARATION D’INTÉRÊT BANCAIRE
Commençons par le plus facile. Intérêts sur les livres bancaires imposables sont déclarées dans la case 2TR intitulée « Intérêts et autres produits des placements à revenu fixe ». La case n’a pas changé par rapport aux années précédentes. Seule la méthode d’imposition qui sera appliquée en amende est modifiée par rapport à l’année dernière : l’UFU plutôt que le barème de l’impôt, à moins que celle-ci ne soit une option. En plus des livrets, d’autres comptes d’épargne sont concernés tels que les intérêts sur les comptes courants rémunérés, les comptes à terme, les prêts entre particuliers, le PEL de plus de 12 ans ouvert avant 2018 et tous les PEL ouverts depuis le 1er janvier 2018.
DÉCLARATION DES DIVIDENDES
Les dividendes reçus en 2018 doivent être déclarés à la case 2DC (ligne « Revenus provenant d’actions et d’unités »). Par défaut, ces dividendes seront imposés à 12,8 % et 30 % dans l’ensemble, y compris 17,2 % des prélèvements sociaux. Dans ce contexte, le revenu distribué est imposable sans déduction fiscale (base de calcul = 100 % du dividende versé).
Avant la déclaration de revenus et le choix de la méthode d’imposition finale, les dividendes versés en avance en 2018 ont fait l’objet d’un dépôt nommé débit forfaitaire obligatoire non libératoire (PFONL ou NFP) au taux de 2,8% au moment du paiement, sauf dans le cas de l’exemption. C’est le montant payé avant d’appliquer ce dépôt qui doit être inscrit à la case 2DC.
Par défaut, les dividendes reçus en 2018 seront imposés à 12,8 % et 30 % globalement, y compris les prélèvements sociaux de 17,2 %.
Il est toutefois possible de déroger à l’application de l’impôt forfaitaire et de bénéficier de l’abattement fiscal sur les dividendes. En cas d’option d’imposition au titre du barème IR, les revenus distribués par les entreprises sont soumis à une déduction forfaitaire de 40 %. Il s’agit de dividendes accordés par des sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés (IS) ou à l’impôt équivalent, à titre de droit ou éventuellement, lorsque la société est établie hors de France. Dans ce dernier cas, seules les sociétés établies dans l’Union européenne ou dans un pays ayant conclu une convention fiscale avec la France sont éligibles. Dividendes reçus par l’intermédiaire d’organismes de placement collectif (CAF) ou similaires peuvent également bénéficier de l’abattement de 40 % dans les mêmes conditions.
Cette déduction fiscale est calculée automatiquement par l’administration fiscale si l’option d’imposition des dividendes selon le barème progressif a) a été choisie. Il n’y a qu’une étape à faire : cochez la case 2OP. Une fois la déduction effectuée, le montant obtenu est ajouté à votre revenu net imposable et assujetti à l’annexe de l’impôt sur le revenu.
Même dans le cas d’une option d’imposition dans le tableau d’imposition, le montant des dividendes Case2dc doit être inscrit. En principe, les montants correspondants sont préremplis par l’administration fiscale, sur la base des informations fournies par l’établissement payeur. Il est préférable de vérifier que ce sont les bons montants en consultant l’impression fiscale unique (IFU) envoyée par la banque ou l’intermédiaire financier au début de l’année.
Attention, il n’est pas nécessaire de déclarer le montant effectivement collecté (qui a, avec exception, déjà été débité au moyen d’un dépôt), mais le montant payé par la société distributrice soumise à l’IS. Ensuite, n’oubliez pas de cocher la case 2OP (option d’imposition dans l’annexe) et de reporter le montant inscrit à la ligne 2DC à la case 2BH pour le calcul du revenu déductible CSG. Ce calcul est effectué par les autorités fiscales pour déterminer le CSG déductible du revenu global dans la déclaration de revenus de l’année suivante. L’inscription dans cette case permet également d’exclure les dividendes de la base de calcul des prélèvements sociaux, ces derniers ayant déjà été retenus à la source.
Il est également nécessaire de vérifier — et de corriger, si nécessaire — le montant indiqué dans la case 2CK. Il correspond au prélèvement forfaitaire non libérateur de 12,8 % (ou dépôt fiscal) déjà versé en 2018 et vous donne droit à un crédit d’impôt (« Crédit d’impôt égal au prélèvement forfaitaire non libératoire réalisé en 2018 »). Les coûts et frais encourus pour la détention de titres, tels que les droits de garde titres, doivent être indiqués dans la case 2CA. Ils seront déduits automatiquement.
TAXE OU ÉCHELLE FORFAITAIRE, QUE CHOISIR ?
Comment choisir entre l’imposition sur l’échelle progressive de l’impôt sur le revenu et l’impôt forfaitaire ? Des calculs sont nécessaires. L’exemple ci-dessous permet de discerner la mécanique au travail pour une personne recevant 50 000 euros de salaire et 15 000 euros de dividendes. Les principes demeurent les mêmes pour tout le monde, mais les situations, la nature du revenu et les montants diffèrent nécessairement d’un contribuable à l’autre.
Dividende à PFU
Revenu net imposable assujetti à l’annexe :
- 45 000 euros (salaire, après déduction de 10%)
- Taxe brute sur l’échelle de l’IR : 7.702 euros
- Impôt proportionnel sur les dividendes (12,8% Fiat Taxe) : 1.920 euros
- Total des impôts avant effet de l’exercice fiscal blanc : 9.622 euros
- Récupération du crédit d’impôt Modernisation (Suppression de l’impôt sur le revenu) : 7.702 euros
- Impôt net sur le revenu : 1,920
- euros Prélèvements sociaux : 2.580 euros
Dividende au tableau d’imposition
Revenu net imposable assujetti à l’annexe :
- 54.000 euros (dont les salaires 45.000 euros dividendes 9.000 euros)
- Taxe brute sur l’échelle de l’IR : 10,402 euros
- Total de l’impôt avant effet de l’exercice fiscal blanc : 10,402 euros
- Crédit d’impôt modernisation de la récupération (suppression de l’impôt sur le revenu) : 8.668 euros
- Impôt net sur le revenu : 1,734 euros
- Prélèvements sociaux : 2.580 euros
Dans l’exemple ci-dessus, la taxe sur le barème est plus favorable, mais dans une autre situation, la PFU aurait pu être plus avantageuse.
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Charge provenant du prélèvement forfaitaire non libéré
Sur demande et sous réserve des conditions de revenu, il est possible de demander de ne pas payer le prélèvement forfaitaire de non-décharge versé sous forme d’acompte à la source au moment de la perception des revenus. Seuls les contribuables dont l’impôt de référence les revenus (RFR) ne dépassent pas 25 000 euros (pour une personne seule) ou 50 000 euros (couple soumis à une imposition commune) sont éligibles à cette exonération (ces seuils sont augmentés respectivement à 50 000 et 75 000 euros pour les dividendes). La demande doit être présentée à votre institution bancaire avant le 30 novembre de l’année d’imposition : pour la déclaration 2019, elle devait être produite au plus tard le vendredi 30 novembre 2018. Cela implique un minimum d’anticipation, d’autant plus que l’exonération n’est pas prolongée d’une année à l’autre par les autorités fiscales : vous devez faire une nouvelle demande chaque année si vous souhaitez renouveler cette option et vous y êtes toujours admissible.
Article du Mag 3AO n°43 de mai 2019